Communication en plongée : un plongeur illumine les fonds marins avec sa lampe

Communication en plongée : en finir avec le silence

Lorsque j’ai pris la décision d’écrire l’article « accident de plongée : la suite d’erreurs à ne jamais faire », je m’attendais à recevoir des commentaires et remarques parfois durs.
En effet, il n’est pas si courant que l’on pourrait se l’imaginer d’oser avouer ses erreurs, ses difficultés, ses problèmes dans le monde de la plongée. La communication en plongée souffre encore de nombreux non-dits. Je dois bien avouer que j’ai donc hésité à publier cet article sur le monde du silence en plongée.

Pourtant, aujourd’hui, il me semble encore plus important et urgent d’en finir une fois pour toutes avec le monde du silence en plongée sous-marine.

Assez surprenamment, sans que je ne comprenne bien pourquoi, la communication en plongée est encore empreinte d’une tradition de « silence ».

Habitude retardant parfois les actes nécessaires dans le cas d’un incident/accident de plongée.

De trop nombreux plongeurs et plongeuses n’informeront pas leur binôme de leur état de fatigue, stress … avant une plongée. De la même façon, ils seront tout aussi nombreux à ne rien dire en cas de fatigue à la sortie d’une plongée, en cas de douleur …

Alors que les formateurs insistent la plupart du temps vivement sur le fait qu’il est important de signaler immédiatement tout incident.

Cela, dans une optique de sécurité, même s’ils sont eux aussi parfois victimes de ce silence.

Pour exemple, ce groupe de moniteurs fédéraux venant fêter un événement par l’organisation d’une sortie plongée entre moniteurs.

C’est seulement des semaines plus tard que, par le plus grand hasard, le responsable de la sortie a appris qu’un des plongeurs avait fini sa journée avec l’aide des médecins du caisson hyperbare ! 

Ce plongeur, moniteur fédéral, est resté lui aussi muet vis-à-vis des membres de son groupe.

Victime de cette loi du silence, cette honte d’avoir « échoué » alors qu’il est très certainement un bon moniteur.

Est-ce par ignorance, culpabilité ou honte que de très nombreux plongeurs et plongeuses préféreront se taire ? Qu’ils décideront de ne jamais mettre de mots sur ce qu’ils ressentent ? Parce que ce qu’ils ressentent est nouveau, inconnu et qu’ils ont des difficultés à avoir une certitude qu’il s’agit d’un incident/accident de plongée ? Pour ne pas « déranger » ? Parce qu’ils ont peur « d’exagérer » ? Est-ce parce qu’ils ne veulent pas être «celui ou celle qui échoue» ?

J’ignore les raisons qui poussent les plongeurs et plongeuses à rester dans le silence face aux incidents et accidents de plongée, comme je l’ai fait moi-même à une époque.

Aussi, parce que j’ai la conviction que cela n’arrive pas qu’aux autres, il me semble important de poser la question de savoir …

Communication en plongée : peut-on agir pour en finir avec ce monde du silence ?

Avant la plongée

Les plongeurs et plongeuses doivent comprendre leur responsabilité par rapport à leur sécurité et celle de leurs binômes de plongée. Informer de son état de fatigue, de ses angoisses…

Et accepter de renoncer à plonger en cas de doutes, fait partie intégrante d’une augmentation de la sécurité pour soi ET pour les autres !

Pendant la plongée

Ils seraient +/-15% des accidentés en plongée à avoir eu un ennui durant la plongée : crampe, angoisse, petit essoufflement, narcose en plongée…  Tous des incidents qui nécessitent d’être communiqués au guide de palanquée (ou observés par les membres de celle-ci) qui se doit dès lors de stopper la plongée ou du moins de ramener les plongeurs dans un espace peu profond et sécurisant.

Chaque plongeur se DOIT d’avertir au plus vite son chef de palanquée en cas de problème. Et si c’est le chef de palanquée qui a lui-même un problème, il DOIT avertir les autres membres de sa palanquée.

LIRE | Moniteurs De Plongée : Ceux Qui Dégoûtent Et Les Autres

Après la plongée

Dire ce que l’on ressent à son binôme et/ou au guide de palanquée, directeur de plongée ou n’importe quel plongeur présent auprès de vous.

Si vous ne dites rien, il ne se passera rien et vous risquez de vous mettre en danger.

De la même façon, l’observation bienveillante des plongeurs qui vous accompagnent après la plongée doit devenir un réflexe… Même si ces plongeurs ont un niveau de plongée supérieur au vôtre !

Le moniteur qui effectue plusieurs plongées successives sur la journée, plusieurs jours d’affilés, peut évidemment aussi être victime d’un accident de plongée. Son corps reste un corps humain, moniteur ou pas.

Soyez donc également attentif à vos moniteurs/monitrices préféré·e·s 😉

Communication en plongée, une évidence, vraiment ?

J’entends certains me dire : c’est une évidence, il faut dire les choses. Il faut signaler les problèmes. Tout le monde sait cela, le monde du silence en plongée n’existe pas.

Oui, tout le monde le sait. Cependant, dans la pratique, lorsque vous prenez un tout petit peu de temps pour observer les plongeurs et plongeuses qui vous entourent, vous remarquerez très vite que, malheureusement, en plongée…

…« la communication de ce qui ne va pas ne va pas de soi ! »

Actuellement, le meilleur moyen que j’ai trouvé pour permettre une parole libérée chez les élèves et/ou plongeurs avec qui j’ai l’habitude de plonger est de leur raconter mes propres erreurs.

Ne jamais avoir honte d’avoir échoué à certains moments dans son parcours de plongeuse ou plongeur. Et surtout… de mettre en avant, ce que l’on a appris de ses erreurs. Que ce soit lors d’un exercice « raté » ou lors d’un incident/accident de plongée.

Parce qu’une formation, c’est aussi profiter des erreurs des uns et des autres. Et que la communication rapide des difficultés et problèmes fait partie intégrante de la prévention des accidents de plongée. Mais aussi d’une mise en place plus efficiente de la chaîne des secours et éventuellement d’un départ vers un caisson hyperbare.

Il n’y a pas de honte à avoir un problème en plongée. L’eau n’est pas notre élément naturel. Nous sommes finalement toutes et tous un peu des cobayes. Mais c’est tous ensemble que nous pouvons contribuer à augmenter notre sécurité en plongée.

… Alors on n’hésite plus : on COMMUNIQUE pour en finir avec le monde du silence !

Partagez l’article si vous aussi vous voulez agir contre les accidents de plongée.

Communiquez vos ressentis et impressions dans un commentaire ci-dessous. Ceci afin de faire profiter les plongeurs et plongeuses de vos expériences

À bon entendeur.
Et surtout… faites de votre vie votre plus beau projet 🤗

Hélène

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