L'échec en plongée n'est pas une fatalité pour ce plongeur réalisant un exercice en mer
Pub pour un e-book de formation de plongée gratuit

L’échec en plongée, une chance et/ou une bonne idée ?

« Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme » W. Churchill

Contrairement aux milieux anglo-saxons, le monde francophone est encore trop souvent stigmatisant à l’égard de l’échec en règle générale. Là où nos voisins voient l’échec comme formatif, nous n’arrivons pas toujours à lui donner sa juste place. Et même si dans la théorie nous disons qu’il faut apprendre de ses échecs, nous sommes encore trop souvent honteux lorsque nous échouons. Les formations de plongée n’échappent pas à notre culture négative à l’égard de l’échec. De ce fait, en suivant cette culture, nous orientons fortement les apprenants vers le succès sans erreurs. (Même si nous aimons prétendre le contraire). Alors qu’il devrait être naturel et intéressant de parfois échouer en plongée.

Aussi, nous nous retrouvons devant des candidats stressés rien qu’à l’idée de devoir réaliser un exercice certificatif.

Or, nous savons que le stress est un véritable ennemi en plongée.

Alors, comment peut-on faire autrement pour gérer l’échec en plongée ?

 « On apprend peu par la victoire mais beaucoup par l’échec » dit un proverbe japonais

L’idée est d’apprendre de ses échecs, voir ce qui n’a pas fonctionné pour pouvoir réajuster sa pratique. Et donc, se réapproprier les exercices et les adapter à nos propres forces et faiblesses.

L’avantage de l’apprentissage au travers de nos erreurs est aussi une meilleure compréhension de nos limites personnelles.

Je me rappelle cette monitrice qui disait qu’elle n’aimait pas descendre en deçà des – 35m de fond à cause du côté plus technique des plongées engagées. Cette même monitrice prenait un plaisir immense à transmettre sa passion à des débutants dans les 20 premiers mètres. Cela, avec beaucoup de rigueur, de conscience et d’empathie aussi pour les difficultés des autres.

L’intérêt du partage

En discutant avec la communauté des plongeurs et plongeuses on s’aperçoit que les retours d’expériences notamment concernant des échecs lors de passages de niveaux mais également durant les explorations et immersions de loisir retiennent l’intérêt de la communauté. Souvent, ils permettent des échanges emphatiques et formatifs et voient des pistes et solutions proposées.

Aussi, il me semble important, dans ce monde essentiellement de loisir, de valoriser le droit à l’échec. Cela peut être fait en garantissant aux apprenants un environnement sécurisant et rassurant.

Lorsqu’ils seront certifiés, les plongeurs et plongeuses doivent pouvoir se connaitre. Mais également comprendre leurs réactions dans l’eau.

Enfin, ils devront renforcer leur confiance en eux pour se donner toutes les chances d’avoir les bonnes réactions aux bons moments.

Mais comment réellement apprendre d’un échec en plongée :

Examiner l’ensemble plutôt que l’unité

Lorsque vous échouez dans l’un de vos exercice, plutôt que vous focaliser sur celui-là en particulier, regardez l’ensemble de votre parcours de formation.Prenez le temps de globaliser l’expérience.

Qu’avez-vous appris depuis que vous êtes entré en formation sur tous les aspects de votre parcours de plongée ? Sur vos binômes ? Auprès de vos formateurs ? Concernant les différents milieux où vous avez plongé ? A propos des animaux marins rencontrés ? Sur les techniques apprises ? …

Cela vous donnera une vision globale et constructive.
En effet, en faisant cette introspection, vous pourrez réfléchir à vos acquis en termes d’apprentissage. Mais aussi à toutes les choses qui vous permettront d’aller de l’avant.

La vision globale permet de réaliser l’ensemble des éléments déjà acquis et de faire grandir sa confiance en soi plutôt que de se sentir diminué

Partager les expériences

Echanger avec la communauté des plongeurs et plongeuses. Auprès de vos moniteurs ou directement dans votre environnement proche avec les autres apprenants. Mais aussi au travers d’autres canaux comme les groupes de partage sur internet. Cela vous permettra de relativiser et de pouvoir dégager des pistes et/ou solutions.

Partager permet de dégager des pistes inédites pour soi ou pas encore envisagées.

Enrichissement

L’échec place l’apprenant dans une situation de remise en question de son modèle mental qui, s’il est remis en question au travers de la recherche des causes de l’échec et des solutions possibles pour y remédier, peut se voir enrichi d’une compréhension nouvelle permettant le dépassement des difficultés.

En acceptant de regarder ses échecs et les pistes pour les dépasser on enrichit sa manière d’appréhender l’exercice proposé et donc l’apprentissage 

Quelques pistes à proposer en tant que formateur :

  • Rappeler à l’apprenant les conditions précises de la réussite ou de l’échec. Non, ce n’est pas toujours clair dans son esprit comme nous aimerions le penser.
  • Durant la formation lors des démonstrations hors eau, guider délibérément l’apprenant vers des solutions qui ne fonctionnent pas. Ceci afin de réfléchir ensemble aux pistes de réalisations positives d’un exercice.
  • Faire verbaliser : l’apprenant doit pouvoir partager son émotion, son ressenti, ses impressions, ses idées sur les causes de l’échec,… Lui dire « ce n’est pas grave, tu feras mieux la prochaine fois » n’est pas suffisant pour enlever l’émotion négative. Émotion qui risque bien de rester ancrée dans son esprit. Et qui risque peut-être de devenir un obstacle à la réalisation futur de l’exercice. Pouvoir entendre l’émotion découlant de l’échec et l’accueillir sera bénéfique pour l’apprenant.
  • Pointer les points positifs : voir avec l’apprenant qu’est-ce qui était bien fait dans l’exercice. (Il y a surement au moins l’une ou l’autre chose qui étaient faites convenablement).
  • Demander à l’apprenant ce qu’il pense de la réalisation de l’exercice et le laisser s’auto-évaluer. La plupart du temps, il vous dira d’emblée ce qui était bon et ce qui était moins bon. (Pour peu qu’il connaisse les conditions précises de réussite de l’exercice). Et, il y a fort à parier qu’il demandera spontanément de refaire l’exercice.
  • Partager avec l’apprenant vos propres échecs pour démystifier. Non vous n’êtes pas un sur-homme ou une sur-femme parce que vous êtes instructeur. Vous aussi il vous est arrivé de buter sur l’une ou l’autre difficultés durant votre parcours. Reconnaissons nos propres faiblesses.
  • Changer notre vocabulaire et ne plus parler d’échec mais de maitrise à parfaire ou d’exercice à compléter, ou … ?

Il est important que les apprenants comprennent qu’échouer à un exercice lors de leur formation de plongée ne signifie pas « être moins bons que les autres » mais « une chance pour mieux comprendre les gestes et ses propres réactions face au milieu aquatique »

Là où nous disons « prendre un risque », les anglo-saxons disent « take a chance »

 L’échec en plongée, une chance ?

Quels ont été vos échecs en plongée ? Comment avez-vous pu les gérer et/ou les dépasser ?
Et si nous échangions ensemble ci-dessous pour faire profiter le plus grand nombre du fruit de nos expériences ?

Et surtout,… n’oubliez pas d’être heureux/heureuse 🤗

Hélène

[ ✅ Vous avez aimé cet article ? Vous aimerez celui-ci ✅ ]