Hélène assise sur la plage avec ses palmes et son masque. Elle arbore un t-shirt avec écrit dessus "divers, instructeur, no matter #differentdive"
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L’information en plongée doit-elle vraiment être réservée aux experts ?

Le titre de cet article est volontairement provocateur et totalement inverse au fond de ma pensée. Car bien entendu, je pense que l’information en plongée est destinée à être partagée.

Vous ne m’en voudrez pas mais cet article est une sorte de « droit de réponse » et le titre une réaction à quelques commentaires qui me disaient qu’un de mes derniers posts était intéressant parce que le reste de mon blog, en résumé, était de la merde (en résumé j’ai dit)

Bien sur, ceux et celles qui n’aiment pas ce que je fais ne sont pas obligés de me lire ! (Mais s’ils me disent cela c’est qu’ils me lisent 😁)

Pour ma part, je prends énormément de plaisir à partager avec tous les autres autour de l’aventure Different Dive. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter.

Une information en plongée réservée aux experts ?

On ne peut pas vouloir « ouvrir la plongée » à tout le monde ou du moins la rendre accessible au plus grand nombre si on ne diffuse pas l’info. Voilà le reflet de ce que je pense :

« Diver
Instructor
No matter
#differentdive »

De l’information pour qui ?

Si l’info qui circule se résume à de l’info très sérieuse sur des thématiques complexes qui ne répondent pas aux questionnements de base des débutants, des personnes qui sont en cours de formation et noyées dans de l’info, des personnes qui rencontrent un problème et qui n’osent pas échanger avec leurs proches (honte d’avoir peur, …), des personnes qui aiment échanger … Alors, à mes yeux, l’information n’est que peu utile.

Les « experts » sachant déjà la plupart du temps où aller chercher l’information.

Lors de ma formation de plongeuse autonome à -40m, un expert a voulu m’apprendre la théorie des compartiments.
Ce fut un des enseignements les plus compliqués de mon cursus.
Je dois bien reconnaitre que je n’y comprenais absolument rien. Mon cerveau faisait un blocage et ne pouvait pas imaginer que l’être humain soit segmenté en compartiments réagissant différemment à la décompression.
Jeune plongeuse, j’avais a peine assimilé le concept de la décompression que l’on me donnait une information complexe et (on peut le dire) totalement inutile pour ma pratique de plongeuse loisir.
Bien sur, cette information n’a fait que me tracasser pour la réussite de l’examen théorique. (Heureusement j’ai compris plus tard que nous ne serions pas interrogés sur cette matière à l’examen).
Je n’ai rien retenu, pas une bride d’information à part le mot « compartiment ». Plus tard, j’y suis revenue et c’était évidemment avec beaucoup plus d’aisance.

L’information doit être adaptée au public qui la reçoit. On ne s’adressera pas  à un groupe d’apprenants débutants de la même manière qu’on le ferait à un groupe de futurs moniteurs. Et plus encore, on veillera à s’adresser aux personnes en prenant soin de s’adapter à leur niveau individuel de connaissances.

Par dessus tout, je garde cette croyance que l’information en plongée ne peut pas être l’apanage d’un petit groupe de personnes hyper qualifiées, hyper expérimentées,… Pas en 2019. Pas avec les moyens de communication dont nous disposons. Et surement pas dans une démarche voulue et affichée d’intelligence collective.

Dès lors, à mes yeux, il convient de la simplifier, de la synthétiser, de la rendre accessible.

Le problème des experts et la main mise sur l’information

Au fur et à mesure de notre pratique ou de notre niveau de connaissance, nous oublions naturellement nos questionnements du début. Tout comme nos gestes en plongée deviennent des réflexes. C’est alors que nous nous éloignons de la réalité de terrain. C’est le problème des « experts » qui, bien qu’ils pensent régulièrement le contraire, ne se remettent plus en question dès lors qu’ils tournent entre experts avec leurs sujets très intéressants, denses et riches.

L’avantage pour les experts qui souhaitent n’échanger qu’entre eux sur des sujets bien complexes sans partager, c’est qu’en faisant cela, ils gardent la main. Ils gardent la connaissance. Ils gardent le pouvoir et l’aura absolue sur « le reste » des plongeurs et plongeuses.

Je suis fondamentalement convaincue que seul celui qui a peur de perdre son « statut d’expert » craint de partager de l’information compréhensible au plus grand nombre.

Mais au fait, qu’est-ce que j’entends par « experts » dans le cadre de cet article ?

Il s’agit de toutes les personnes qui ont acquis (ou croient avoir acquis) une expertise en lien avec la plongée.
Malheureusement pour nous, parmi eux se glissent des plongeurs hyper confirmés (qui savent tout), des moniteurs (bardés d’étoiles)… Bref, des PROS que vous retrouvez particulièrement en nombre sur les réseaux sociaux qui font bien sentir aux autres qu’ils ne sont que des novices !

Si elle est simplifiée, l’information en plongée est-elle « de la merde » ?

De mon côté, je m’inscrits totalement en faux par rapport à cette démarche. Qu’importe ce qu’en pensent ces gens bien pensant se situant « au dessus du panier », je continuerai à diffuser de l’information synthétisée. De l’information accessible au plus grand nombre et abordant les thématiques rencontrées par la plupart des plongeurs et plongeuse. Et non pas des thématiques compréhensibles par la seule élite de la plongée (quelle élite ?).

Parce qu’une information simple, accessible et synthétique a aussi de la valeur.

Bien heureusement, force est de constater que je ne suis pas seule.

En effet, de nombreux experts souhaitent aussi partager avec le reste de la communauté des plongeurs. Et certains s’interrogent sur la diffusion au plus grand nombre. A mon sens, ils ont bien raison. 

Lors d’un récent colloque sur la prise en charge du plongeur accidenté, un des experts présents était surpris du peu de participants. Il me disait que si la thématique avait été la plongée tek, il y aurait eu beaucoup plus de monde.

Dès lors, on peut s’interroger sur ce phénomène. Comment l’information est-elle présentée ? Comment les plongeurs la perçoivent-ils ? L’information à visée « médicale » apparait-elle trop éloignée de la plupart des plongeurs ?
(Le colloque en question était pourtant vraiment accessible à tout le monde)

C’est d’autant plus surprenant que l’écriture de l’article résumant ce que j’avais entendu lors de ce colloque a été très bien accueillie, suivie, commentée par la communauté des plongeurs et plongeuses.
Il m’a juste fallu la synthétiser et la rendre accessible.

L’information en plongée, une histoire d’amour ?

Peut-être faut-il de la générosité et de l’amour des autres pour partager l’information en plongée ? (Et dans tous les autres secteurs). Peut-être faut-il apprécier l’échange avec les autres pour se remettre en question et évoluer ?

A mon avis, communiquer, c’est bien.

Mais réserver la communication à un tout petit nombre d’experts bien spécialisés n’est peut-être pas la meilleure des idées. Surtout dans une activité de loisir si particulière.

Et puis au final, ne faut-il pas aussi du temps, du travail et un peu de talent pour arriver à partager de l’information à tout le monde ?

« Plongeur
Instructeur
Peu importe
#differentdive »

Mais dites-moi, quel est votre avis sur la question de la diffusion de l’information en plongée ?

Partagez votre avis dans un commentaire ci-dessous afin d’échanger ensemble

Et surtout… n’oubliez pas d’être heureux / heureuse 🤗

Hélène

[Plus d’infos accessibles à toutes et tous en suivant ce lien]